Marie, chemin vers le mystère de l’Incarnation
Homélie pour la fête de Notre-Dame des Neiges
Samedi 9 décembre 2023
Marie, Mère de l’Église
Pour rentrer dans le jubilé de 2025
Dans un an, l’Église entrera dans le jubilé qui marquera les 2025 ans de l’Incarnation du Fils de Dieu. Écoutons le Concile Vatican II nous indiquer un chemin pour pénétrer plus à fond dans le grand mystère de l’Incarnation : « En se recueillant avec piété dans la pensée de Marie […] l’Église pénètre […] plus avant dans le mystère suprême de l’Incarnation » (LG 65)
- Cette citation du Concile suggère que, non seulement chaque fidèle, mais l’Église dans son ensemble a grand profit à se mettre à l’école de Marie. C’est pourquoi, un chemin privilégié pour bien nous disposer à vivre le jubilé de 2025 consiste de rentrer dans le Cœur Immaculé de Marie en vivant l’année 2024 qui s’approche comme une année mariale. Que chaque fidèle et que l’Église toute entière entre dans le Cœur Immaculé de Marie !
Paul VI Proclame Marie Mère de l’Église
Pour nous encourager dans ce chemin, évoquons ce jour merveilleux où le pape saint Paul VI a proclamé Marie, Mère de l’Église. C’était le 21 novembre 1964, à la fin de la troisième session du Concile, le jour où Paul VI promulguait la constitution dogmatique sur l’Église, Lumen Gentium. Paul VI était animé d’une joie profonde. Il disait que c’était « la première fois, qu'un Concile œcuménique [présentait] une synthèse si vaste de la doctrine catholique sur la place que Marie occupe dans le mystère du Christ et de l’Église » (25) et il déclara : « Nous proclamons Marie, Mère de l’Église, c'est-à-dire de tout le peuple de Dieu, aussi bien des fidèles que des pasteurs, et Nous voulons que, dorénavant, avec un tel titre très doux, la Vierge soit encore plus honorée et invoquée par tout le peuple chrétien » (30). Ce fut un moment de joie céleste profonde pour les Pères du Concile qui, dans leur affection filiale envers la Sainte Mère de Dieu, ont longuement applaudi.
Paul VI précisait aussi quel est le fondent théologique essentiel de cette déclaration. Il disait : « la maternité divine […] est le fondement principal des rapports entre Marie et l’Église, car elle est Mère [du Christ] qui s'est uni comme Tête à son Corps mystique, qui est l’Église. Marie, donc, en tant que Mère du Christ, est aussi Mère de l’Église » (32).
Marie, modèle et type de l’Église vierge et mère
En outre, le Concile a enseigné que « la Mère de Dieu est le modèle de l’Église » (LG 63). Type et modèle de l’Église, on peut dire que Marie l’est dans l’ordre de la maternité, de la virginité et de la sainteté.
Marie est mère ; l’Église est mère
Que Marie soit Mère, cela est clair : elle est « Mère du divin Rédempteur » (LG 61). Elle est aussi notre Mère, car, dit le Concile, « En souffrant avec son Fils qui mourait sur la croix, elle apporta à l’œuvre du Sauveur une coopération absolument sans pareille pour que soit rendue aux âmes la vie surnaturelle. C’est pourquoi elle est devenue pour nous, dans l’ordre de la grâce, notre Mère » (LG 61). Et « cette maternité de Marie se continue après l’Assomption au ciel » (LG 62).
A la suite de Marie, l’Église est aussi Mère. Le Concile enseigne que « en contemplant la sainteté mystérieuse de la Vierge […] et en imitant sa charité, l’Église […] devient à son tour Mère » (LG 64).
Marie est vierge ; l’Église est vierge
Marie est vierge de corps ; elle est aussi et plus encore vierge de cœur, car son cœur n’a été souillé par aucun désordre, sa foi qu’aucun doute n’a altéré, a toujours gardé sa pureté virginale.
Le Concile enseigne que l’Église est aussi vierge à la suite de Marie : « imitant la Mère de son Seigneur, [L’Église] aussi est vierge […], elle conserve, par la vertu du Saint- Esprit, dans leur pureté virginale une foi intègre, une ferme espérance, une charité sincère » LG 64).
Marie est sainte, l’Église est sainte
Marie est totalement sainte, elle est Immaculée Conception et elle « est restée pure de tout péché personnel tout au long de sa vie » (CEC 493).
Quant à l’Église, dit le Concile, c’est « en contemplant la sainteté mystérieuse de la Vierge et en imitant sa charité […] qu’elle conserve […] une charité sincère » (LG 64) et donc la sainteté, car la charité, c’est la sainteté.
Aimons la Vierge Marie, aimons l’Église
Pourquoi dire cela ? Parce que de nombreux scandales et une crise profonde de la foi à l’intérieur de l’Église peuvent engendrer des doutes sur l’Église elle-même.
Or l’amour de l’Église notre mère fait partie intégrante de la foi catholique et ce que nous avons dit montre que l’amour de la Sainte Vierge nourrit l’amour de l’Église.
C’est pourquoi la Vierge Marie nous invite à rentrer en son Cœur Immaculé, elle invite l’Église toute entière à rentrer dans son Cœur Immaculé.
Dieu veut une Église Vierge qui garde la foi pure. Dieu veut une Église Mère qui engendre des enfants. Dieu veut une Église Sainte qui sanctifie ses enfants et les éduque. Mais Dieu veut que cela se réalise ans une Église qui se mette à l’école de Marie, Mère Vierge toute Sainte. Contribuons donc à la réalisation de ce dessein divin en apprenant à demeurer dans le Cœur Immaculé de Marie. Là nous trouverons, paix, sérénité, joie, espérance ; nous trouverons aussi la souffrance, mais la souffrance aimante source de tant de grâces. Entrons donc dans le Cœur Immaculé de Marie, ayons plus d’espérance, plus de confiance, car Marie est Mère de l’Église. Aimons plus Marie, aimons plus l’Église. Vivons une sainte année mariale qui prépare un jubilé vraiment fructueux. Amen.